ATHENA, mon cœur s’est arrêté de battre…

 

Mon p’tit bouchon avait fait irruption dans ma vie, fin août 2010, alors qu’elle avait juste 6 mois et demi. Elle vivait, avec ses frères dans une maison où il y avait déjà beaucoup trop de chiens non stérilisés….Les gens n’arrivaient plus à assumer….Quand je suis allée voir si je lui plaisais, elle tremblait comme une feuille dans les bras de la dame, moi je lui caressais la tête en lui parlant.

Puis j’ai arrêté, occupée par la conversation. Et la petite a attrapé ma main entre ses pattes antérieures et a commencé à la lécher. Mon cœur a littéralement fondu et les larmes ont inondé mon visage, je l’ai prise dans mes bras et nous ne nous sommes plus quittées.

ATHENA était plus qu’un chien, elle était mon 3ème enfant, mon bébé, ma meilleure amie, ma confidente, la seule qui savait m’apaiser lorsque j’allais mal moralement ou même physiquement….

Je ne la quittais que 2 heures par semaine, juste pour aller faire les courses ; sinon elle me suivait partout : au bureau, à la cuisine, au jardin, dans ma chambre même, puisque son panier était à côté de mon lit.

Elle qui n’avait jamais, avant son arrivée, côtoyé des chats, est devenue leur « mamitou », elle en a supporté des bêtises : ceux qui la prenaient pour un trampoline, ceux qui venaient lui mordiller les oreilles ou la queue, Gamin qui lui piquait sa gamelle, les chats qui venaient s’infiltrer entre ses pattes dans son panier, et j’en passe ! ATHENA a toujours réagi admirablement : elle me regardait, mais ne bougeait pas ; c’était aussi sa réaction lorsqu’un nouveau chat la découvrait : il venait lui renifler les pattes, le museau, les oreilles et elle restait impassible….elle attendait mon feu vert pour bouger, pour descendre de son canapé envahi par le nouveau-venu.

Depuis sa seule et unique crise d’épilepsie, en avril 2019, sa santé a commencé à se dégrader : problèmes de vue, arthrose, soucis digestifs,etc…

ATHENA s’en est allée ce 30 septembre 2021, retrouver « ses » chats décédés avant elle, laissant derrière elle un gouffre, des journées bien tristes, des nuits de larmes, un silence tellement pesant, des gestes quotidiens qui ne ressemblent plus à rien, la désolation, quoi !

 


 Elle était arrivée en avril 2015, suite au décès de sa maîtresse. Elle n’était pas seule, mais accompagnée de Jack, son frère, de leur maman Féline et d’une autre chatte âgée Boulette. Tout ce petit monde s’est plus ou moins vite habitué à la maison de Chats Sans toit, selon le caractère de chacun.

Je dois avouer que c’est avec COLOMBINE que cela s’est passé le plus facilement : le soir-même, elle venait se faire caresser dans la pièce d’observation où ils avaient été placés pour quelques temps, le temps qu’ils s’habituent à moi et aussi le temps de découvrir leur caractère et leurs facultés d’adaptation à leur nouvel environnement.

COLOMBINE n’a jamais posé le moindre problème, elle jouait, mangeait avec les autres chats, accueillait les visiteurs, sortait dans le promenoir, dormait toutes ses nuits, aucun souci !

En 2021, suite aux nombreuses naissances de chatons errants et à leur entrée à la maison, COLOMBINE s’est sentie un peu stressée, elle a commencé à se réfugier dans les niches des arbres à chats au moindre bruit. Et des bruits, il y en avait, surtout lorsque les petits nouveaux se sont mis à courir partout dans la maison. Comme il y avait une place libre dans la chambre de ma bonne vieille Grisette, j’y ai donc conduit COLOMBINE qui s’est, instantanément, sentie plus décontractée et les deux nouvelles colocataires ont immédiatement formé un duo d’amies. Grisette, qui ne sortait plus ou presque plus, dans le petit promenoir extérieur des chats âgés, a repris ses sorties, appelée par COLOMBINE. Et, en retour, lorsque Grisette voulait qu’elle rentre, elle venait l’appeler dans le couloir. Un seul miaulement de sa part et COLOMBINE montait l’escalier vers la fenêtre pour rejoindre son amie dans la chambre. Elles étaient vraiment devenues complémentaires, fusionnelles même ! Cette superbe ambiance a duré jusqu’à cette fichue nuit du 2 au 3 août 2023, lorsque COLOMBINE a succombé à une crise cardiaque. Le matin du jeudi 3

août, j’ai trouvé Grisette très affolée, elle m’a accueillie en miaulant de manière particulièrement énervée. C’est alors que, la suivant dans la chambre, j’y ai trouvé ma COLOMBINE affalée près de son fauteuil, sans aucune vie.

Pour Grisette, c’est la cinquième fois qu’elle perd son ou sa colocataire…. ADIEU ma douce COLOMBINE, tu as maintenant retrouvé Jack ton frère et Féline votre maman.

 

 


Je l’appelais « mon p’tit Pépère » et il venait se faire cajoler. 

CALIN était arrivé à la maison, le 15 juin 2017, suite à l’entrée définitive au home de sa maîtresse. Il était accompagné de Pupuce, son copain, disparu depuis. 

CALIN s’est immédiatement habitué à la maison et, surtout, a immédiatement apprécié la plaine de jeux extérieure. 

D’un naturel très placide, il aimait par-dessus tout se reposer sur la grosse souche d’arbre à l’entrée de la plaine de jeux. Evidemment, je devais lui enduire les oreilles d’écran total, et il n’appréciait pas du tout, donc, souvent, il tentait de se cacher pour esquiver.

Lorsque venait le moment des repas, CALIN était toujours le premier à attendre, premier sur les gamelles et dernier aussi, car il finissait bien souvent les gamelles des autres ! Il était le copain de tous les autres chats, âgés, adultes, ados ou chatons. Il aimait participer aux chasses aux papillons et parfois c’est même lui qui gagnait ! 

CALIN n’aimait pas être pris sur les bras ni aller sur les genoux. Lorsque je m’asseyais sur le canapé, il venait se coller à ma jambe, demandait ma main pour le caresser, ronronnait et bavait même de contentement.

En avril dernier, sa maîtresse avait pu organiser une visite, et elle est venue passer une heure près de lui, sur la terrasse, bien à l’abri du soleil déjà intense.

Le connaissant parfaitement, elle lui avait apporté des petits sachets fraîcheur et CALIN est venu sur la table, manger puis se faire caresser. Puis il est parti sur sa souche préférée. Mais ensuite, comme pour la remercier, il est revenu sur la table et s’est même laissé prendre pour passer un petit moment sur les bras de celle qui l’avait recueilli à peine âgé de quelques mois. Ce fut un pur moment de bonheur, d’émotion, de tendresse. Nous étions trois autour d’eux et, aucun de nous n’avait envie de parler pour ne pas briser ce beau moment de complicité.

A ce moment, il était déjà atteint par l’hyperthyroïdie, il avait déjà maigri mais son état n’était pas inquiétant. CALIN a toujours bien pris son traitement, même si parfois il me tirait la tête pendant quelques minutes après l’avoir avalé.

C’est en une dizaine de jours, et suite aux fortes chaleurs que nous avons subies, que son état s’est soudainement détérioré. Jusqu’au bout, mon p’tit Pépère a été d’une propreté exemplaire, jusqu’au dernier jour il est allé prendre l’air dans la plaine de jeux à l’ombre du hêtre, jusqu’au bout il a eu un appétit intact. Il s’est endormi un soir, à sa place habituelle, près de ses copains ; et nous a quittés dans son sommeil. C’est le lendemain à 5h00 que je l’ai trouvé inanimé. 

CALIN est parti discrètement rejoindre son frère Pupuce, aussi discrètement qu’il a vécu. Il me manque terriblement, ses bisous, ses caresses sur mes mains, son miaulement distinctif quand il trouvait que j’avais pris du retard pour le repas, quel vide sans sa présence !

Bon repos, mon p’tit Pépère, veille sur nous tous de là-haut ! Je t’aime CALIN !

 

 


 

 

« ... L'Amour ne s'arrête pas là où la vie s'achève ... »

 

Je l’appelais « mon p’tit bonheur », « mon p’tit trésor », « ma petite poupée »….depuis ce jour du 31 août 2020 où je l’avais attrapée avec sa sœur et leurs 3 frères, alors que leur maman les avait laissés dans une niche du jardin, à bout de forces, ne sachant plus les nourrir, ils étaient nés le 4 août 2020.

La petite KITTY était toute molle, amorphe, tellement légère….Il avait fallu les nourrir quelques jours en les gavant, mais alors que les autres reprenaient vigueur, ma petite KITTY restait toujours en-dessous du seuil de viabilité. Finalement, j’y suis arrivée et là, nous avons été elle et moi intimement liées. Je savais quand elle n’allait pas bien, je le sentais arriver. Elle le savait aussi et changeait sa façon de m’approcher, elle me montrait que ça n’allait pas. 

Alors que d’habitude, il suffisait que j’entre dans la pièce où elle se trouvait en prononçant juste ces quelques mots « Kitty…..Kitty…Kitty… », elle arrivait en courant et en miaulant vers moi ; aux mauvais moments, elle s’éveillait et miaulait mais restait dans son arbre à chats préféré où aucun autre chat n’allait la déranger. Et des mauvais moments, KITTY en a vécus, la pauvre petite. Elle avait, depuis le début, un manque de défenses immunitaires et elle ramassait tous les virus qui passaient à proximité. Mais, à chaque fois, elle repartait du bon pied et nos parties de cache-cache pouvaient reprendre de plus belle, nos câlins rien qu’à nous deux que les autres chats respectaient, comme s’ils savaient qu’elle en avait besoin car elle en bénéficierait moins longtemps qu’eux.

Parce que, soyons bien clairs, dès le départ je savais que ce petit trésor ne m’était offert que pour un temps limité, hélas ! Mais voilà ! J’avais décidé qu’elle avait bien le droit à une vie de qualité, d’amour, d’affection et de bonheur. Alors que j’aime tous les laits végétaux (avoine, coco, riz, etc….) je n’achetais plus que celui d’avoine, car KITTY en raffolait et elle savait que, le matin, au petit-déjeuner, j’allais lui préparer, à côté de ma tasse une petite coupelle rien que pour elle. 

Lorsque je prépare les gamelles du petit-déjeuner des chats, bien étalées sur la table de salle à manger, je n’autorise aucun chat à y monter et ils le savent bien tous…….mais KITTY y venait et je la laissais faire (les autres le voyaient mais aucun n’a jamais rouspété), comme ça elle pouvait elle-même choisir la gamelle qui renfermait sa pâtée préférée. 

KITTY était aussi très proche de ma brave Athéna, c’est près d’elle qu’elle allait dormir quand elle se sentait flagada, comme pour bénéficier de sa protection, de sa chaleur, de sa force. KITTY est allée rejoindre sa protectrice Athéna, ce fichu jour du 12 février 2022, jour de la St-Félix, fête de tous les chats ! Après le décès d’Athéna, KITTY était ma  béquille pour me maintenir à flots et ne pas sombrer….maintenant je me sens comme un radeau désorienté en plein milieu de la tempête. On se retrouvera, mon p’tit bonheur ! En attendant, et à vous deux, envoyez-moi le courage et l’énergie nécessaires pour continuer à mener à bien mon but dans cette vie.

 

 

 


« ... Les êtres qui nous sont chers ne meurent jamais
Leur existence demeure au fond de notre cœur »

(Thomas GATABAZI)

 

Lorsqu’on nous avait jeté Diabolo par-dessus le portail d’entrée, elle était largement enceinte, mais tellement effarouchée par ce qui devait être son existence passée qu’elle ne nous laissait pas l’approcher. Et, ce qui devait arriver arriva : elle a mis ses deux petits au monde dans un terrier de lapins sauvages de la partie avant du jardin. Ses deux petits trésors (CESAR et NOISETTE) sont restés cachés pendant 3 semaines. Lorsqu’ils se sont laissé approcher, ils étaient enrhumés comme pas possible mais terriblement sauvages. Il a quand même fallu les soigner, sous le regard bienveillant de leur maman qui est venue les rejoindre le lendemain de leur entrée à la maison. C’était il y a presque 11 ans.

CESAR a donc passé toute son existence ici, dans la maison des Chats Sans Toit. Soigné et sevré, il s’est rapidement habitué aux autres chats. Il avait « son cercle de potes » composé de Zébulon (à qui il vouait un véritable culte), Désirée, Pervenche, Eglantine,  Mimosa et Mickey. C’est d’ailleurs grâce à CESAR que tous ceux-ci se sont sociabilisés aussi bien, il les a accueillis et en quelque sorte « pris sous son aile ».

En presque 11 ans, CESAR n’a jamais été un sujet de souci : pas un seul marquage, pas une dispute, pas une bagarre, aucun dégât au mobilier, rien…LE CHAT IDEAL, quoi !

Son seul problème : il se laissait difficilement approcher pour les soins. Aussi, il me fallait ruser, lui proposer sa nourriture préférée avec ses médicaments broyés et mélangés dedans, mais en en donnant avant (sans mixture) à ses potes pour qu’il ne se méfie pas trop. Sinon, quand CESAR me regardait avec ses beaux yeux d’enjôleur, impossible de ne pas craquer, il ronronnait de manière tellement sonore et avec tellement d’amour dans le regard ! 

Je savais s’il allait bien ou mal selon l’endroit qu’il choisissait pour passer la nuit ! Quand tout allait bien, il dormait immanquablement sur un des canapés du salon, entouré de ses potes ; s’il n’était pas bien, il venait dans la pièce arrière et se choisissait une place en haut d’un arbre à chats, isolé, caché, et souvent juste accompagné de Désirée ou Mickey.

Ces derniers temps, sa santé évoluait en dents de scie. Plusieurs fois, j’ai eu peur qu’il ne flanche, mais il remontait chaque fois la pente….jusqu’à ce funeste jour du 1er février 2022 où il a refusé de déjeuner, s’est couché dans le bas de son arbre à chats préféré, entouré par ses potes Désirée, Eglantine et Mickey qui avaient parfaitement compris ce qui se passait et semblaient désespérés.

Je l’ai alors, amené près de mon siège au bureau et c’est là, calmement et sous mon regard (plein de larmes) qu’il s’est endormi paisiblement, tranquillement, discrètement comme toute sa vie l’avait été. Petit CESAR, tu me manques, tes regards enamourés, ton discret miaulement, tes câlins sur mes mains, tes coups de tête contre ton idole Zébulon….J’espère qu’à ton arrivée, là-haut, au paradis des chats, tu as retrouvé ta vraie maman et ta sœur Noisette et que de là-haut, à trois vous allez nous envoyer de bonnes ondes, car pour le moment, ici-bas, nous en avons tellement besoin ! On se retrouvera, mon petit chéri ! 

 

 


« Nos animaux familiers sont des anges déguisés,

venus sur terre pour nous apprendre la douceur. »

(Simonetta GREGGIS)

 

BOULY est arrivé chez Chats Sans Toit le 7 août 2013.

Trouvé par Pascale Druart, sur un terrain pour chats errants de Pâturages, en avril 2013, on voyait bien qu’il n’était pas un chat sauvage mais bien d’un chat habitué aux humains qu’on avait évidemment abandonné.

Chassé par d’autres chats, battu par des jeunes, au point de souffrir d’une luxation d’une patte avant, il a atterri dans une famille d’où il s’est sauvé car beaucoup trop bruyante ; adopté une deuxième fois, il n’était pas accueilli favorablement par le matou de la maison. Il est alors arrivé ici, à Havay, où le nombre de chats hébergés l’a immédiatement fait paniquer, au point de ne cesser de hurler pendant une trentaine d’heures ; ce qui n’a pas amélioré les relations entre lui et les autres chats de la maison. Il aura fallu l’intervention super patiente d’une petite chatte, Princesse, qui l’a apprivoisé et escorté dans le promenoir, lui en faisant découvrir tous les coins, pour que BOULY se dégèle et se calme. Il restait néanmoins sur ses gardes avec tous les chats mâles castrés. 

Dès qu’il y avait une dispute, BOULY se lançait dedans tête baissée et oreilles en arrière. Et les poils volaient dans tous les sens !

Il a donc fallu des heures d’observation pour comprendre que BOULY souffrait d’une forme féline d’autisme. La nuit, il fallait l’isoler de certains comme Zébulon, Mimosa, Zazou avec qui ça démarrait au quart de tour, mais aussi d’autres plus calmes à qui il s’en prenait, en représailles.

Finalement, une place s’est libérée dans la chambre de Grisette et je me suis dit que je ne risquais rien d’essayer de l’y habituer. Grisette a une patience d’ange, elle a accompagné plusieurs chats âgés jusqu’au bout de leur parcours ici-bas.

Alors, les premiers jours, ils se sont ignorés, instaurant tacitement un circuit dans la chambre afin de ne pas tomber nez à nez. Grisette le surveillait du haut du frigo de la chambre et, lorsque BOULY avait terminé son repas, elle descendait pour manger le sien (quand BOULY lui en avait laissé, sinon, je suppléais). Après deux ou trois jours, elle s’est hasardée à venir manger en même temps que lui, mais en chatte futée et patiente, elle le laissait commencer, puis seulement se sustentait. BOULY m’aura, en tout cas, appris beaucoup de choses, dont la patience, l’observation encore plus accrue qu’avant. Quand il était de bonne humeur, il venait demander des tonnes de caresses, ronronnait, se frottait à mes jambes. Mais lorsque son humeur était sombre, je le voyais en entrant dans sa chambre : il était distant, mangeait en vitesse puis rejoignait immédiatement son panier préféré, celui où il était bien caché, à l’abri….seul…

BOULY lui en a fait voir de toutes les couleurs, à cette grave Grisette ! Et pourtant, le 14 décembre, quand il a pris la route pour le pays où plus aucun être ne souffre, elle a eu bien du mal de réagir. BOULY n’a pas été malade longtemps, mais la maladie commune à beaucoup de chats, l’insuffisance rénale grave l’a anéanti en trois semaines à peine ; malgré les efforts de sa vétérinaire et de moi-même. Ici, il reste de lui l’image d’un chat plein d’amour mais qui aimait bien sa tranquillité, et ça il en a bien profité depuis qu’il était  dans la chambre de Grisette. Il est parti calmement, aimé, respecté, entouré.

MERCI, BOULY, pour tout ce que tu m’as apporté, tout cet amour que tu m’as donné, toute cette patience que tu m’as demandé de développer. J’espère que là-haut, tu as pu t’aménager un petit coin bien à toi, en toute tranquillité…


 

« Lorsque tu seras triste, regarde au fond de ton cœur,

et tu verras que tu pleures pour ce qui t’a donné de la joie »

 

 

"Bonjour !  Pouvez-vous me débarrasser de « ça » ? « ça » encombre mon seuil depuis 3 jours ; si vous ne le prenez pas, je le jette dans un coin"

La personne qui venait de parler et qui se trouvait dans l’entrée de la maison tenait dans une main une boule de poils dégoulinant de pluie et de boue, blanche et beige….

Déjà rien que son abord et le « ça » me donnaient envie de lui claquer la porte au nez, mais finalement, pour éviter qu’elle ne mette sa menace à exécution, le chaton de 6 mois à peine est entré à la maison, a été séché, nettoyé et surtout soigné. Elle (puisqu’il s’agissait d’une femelle) savait à peine respirer tellement le coryza avait fait des ravages, et son pelage était envahi par les puces et une bonne trentaine de tiques ! Durant une semaine, elle a d’ailleurs été entre la vie et la mort, coryza, empoisonnement du sang, etc….

Quand elle est arrivée, nous étions avec plusieurs bénévoles, occupés à emballer les peluches qui allaient être proposées au marché de Noël pour les offrir aux enfants des détenu(e)s de plusieurs prisons. Et, logiquement, j’ai déclaré : « si c’est un mâle, on l’appellera NOËL »

Une de mes bénévoles m’a dit « et si c’est une femelle ? » « Heu………bah ! Ce sera NOËLLE ! »

NOËLLE n’aura vécu ici que 14 ans ½, mais combien d’affection, d’amour et de câlins cette petite chatte nous aura offert ! NOËLLE, tout les visiteurs la connaissaient, elle était toujours la première (derrière Athéna) à les accueillir, à demander des caresses, à miauler pour aller sur les bras…

Il y a 2 ans, elle avait subi une grosse dépression, lorsque son amie Manon nous avait brusquement quittés. Elle avait eu beaucoup de mal de s’en remettre, mais avait été aidée dans ce processus par Chipie, la consolatrice de tous (y compris de moi-même). Logiquement, NOËLLE et Chipie avaient constitué un magnifique duo d’inséparables….jusqu’à ce funeste jour où il nous avait fallu dire adieu à ma merveilleuse Chipie……Et deuxième dépression pou NOËLLE. Elle avait toujours été très proche d’Athéna, ma sublime chienne et, c’est donc vers elle que NOËLLE a reporté tout son amour, toute son affection. Elle dormait très souvent entre les pattes de son amie, entrait complètement la tête dans les grandes oreilles du chien pour lui nettoyer, lui lavait les pattes lorsque le chien revenait du promenoir par temps de pluie….

Coup fatal pour NOËLLE lorsque le 30 septembre, Athéna s’en est allée, elle aussi. NOËLLE et Gamin ont eu tellement de mal de nous laisser l’emporter, ils restaient tous deux à côté du corps de leur Mamitou !........

La santé de NOËLLE se dégradait déjà depuis un moment, malgré des analyses sanguines « bonnes pour son âge » d’après deux laboratoires différents ; il s’agissait « d’un chat qui vieillissait mal » ! On a tout essayé, mais rien ne lui redonnait la pêche !

Le 6 décembre 2021, NOËLLE a bien déjeuné, puis s’est couchée -comme à son habitude depuis le décès d’Athéna- sur le canapé de cette dernière. Une demi-heure plus tard, je l’ai trouvée à terre, devant le dit canapé, endormie pour toujours. Elle avait rejoint son chien et ses deux autres grandes amies.

Maintenant, il fait tellement calme quand des visiteurs arrivent, plus d’accueil au bureau (par Athéna), plus d’accueil à la porte grillagée (par NOËLLE)….

J’espère que là-haut, elles se sont toutes retrouvées et qu’elles pensent bien à nous pour nous envoyer l’énergie, la force et le courage nécessaires pour faire face et continuer, on en a tellement besoin ! MERCI pour tout, petite NOËLLE !

 

 


  

 

« ...Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie ;
c’est la vie qu’il y a eu dans les années…
 »

(Abraham LINCOLN)

 

MIRABELLE a toujours été un petit chat discret, calme, distant.

Je me souviendrai toujours de ce jour de décembre 2016 où elle était venue, avec sa maman Pervenche, manger sur la terrasse devant mon bureau, comme elle le faisait depuis que sa maman la baladait. Elle était née dans une de nos niches pour S.D.F., le 22 octobre 2016.

Ce jour de décembre, sa maman est partie plus tôt qu’elle et la petite, sans doute encore affamée, a voulu encore manger un peu, et la cage trappe s’est refermée derrière elle !

Paniquée, elle se jetait d’une cloison à l’autre jusqu’à ce que je la libère dans la cage de sociabilisation. Mais là, elle est devenue agressive, feulait et voulait m’attaquer.Elle était tellement petite que, la nuit, elle a réussi à passer au travers des barreaux de la cage et s’est retrouvée libre dans la pièce qui nous sert maintenant de boutique. C’est Pascale DRUART qui nous a aidés à la coincer et à la remettre en cage où sa maman est venue la rejoindre le 1er janvier 2017 très tôt. Lorsque, quelques jours plus tard, j’ai voulu attraper sa maman pour la faire stériliser, celle-ci n’a pas bronché mais MIRABELLE m’a lacéré l’avant-bras et la main. Par la suite, il m’a fallu énormément de doigté et de patience pour l’approcher d’abord, puis pour l’apprivoiser. C’est en lui parlant tout doucement, calmement, sans faire de gestes que j’y suis arrivée.

Depuis seulement fin 2019, je pouvais la caresser, mais seulement quand elle en avait envie. Le matin, à 5h00, MIRABELLE m’attendait dans la niche de son arbre à chats préféré. Je passais doucement ma main dans la niche en lui disant bonjour. Si elle bloquait ma main avec sa patte aux griffes sorties, ça voulait dire STOP ! Si, au contraire, elle me faisait les yeux doux et se laissait caresser la tête et le dos, c’était gagné et elle ronronnait !

 

Malheureusement, ces bons moments ont pris fin le 20 juillet 2021. Elle souffrait d’une tumeur nécrosée sur la lèvre supérieure et le maxillaire. Vu l’ampleur du mal, et sachant que rien ne pouvait en venir à bout, il a fallu lui dire adieu.

Que n’aurais-je donné pour que ma petite MIRABELLE soit encore parmi nous…..On se reverra, ma petite puce, on se reverra et on se refera encore plein de câlins, c’est juré !

 

 

 


« ...Je sais que tu vas tout quitter, mon ange

Mais comment oser te toucher ?

J’ai si peur de voir mes mains trembler... »

(Nolwenn Leroy)

 

LEA était arrivée en plein milieu du week-end portes ouvertes d’automne 2010, le tout premier week-end portes ouvertes que nous avions organisé à la nouvelle maison.

Depuis un an, sa maîtresse avait été emmenée en maison de soins sans aucun espoir de retour et ses trois chats vivaient dehors, tant bien que mal.

Les deux autres chats étaient un mâle roux et une femelle noire. Ils avaient été tous trois proposés dans une autre association bien connue mais qui, depuis a préféré se consacrer aux animaux de ferme. Le mâle roux avait été

immédiatement accepté car facile à faire adopter, mais LEA et Pinocchio avaient été refusées car « pas assez jolies pour être proposées à l’adoption » !!!

Je me passerai de commentaire, ça vaut mieux !




Après quelques jours d’isolement, LEA a rejoint toute la famille des Chats Sans 
Toit et elle s’est immédiatement habituée.

Il lui manquait déjà des dents lors de son arrivée, mais elle en a encore perdu un bon nombre, au fil du temps et finalement, il ne lui en restait que quelques-unes au fond de la bouche. Ce qui fait que quand je devais lui faire avaler un médicament ou la peigner (elle détestait ça), LEA me mordait mais sans dent, puis elle se mettait aussitôt à ronronner.

Sinon, dans l’ensemble, sa santé ne lui a pas donné de soucis jusque mi-2020.

Mais, l’âge avançant, petite LEA a commencé à souffrir des gencives, des intestins, et malgré sa répulsion aux soins et médicaments, j’ai toujours réussi à la soigner. Le soir, elle aimait particulièrement venir se blottir dans le creux de

mon bras, et elle ronronnait en s’endormant et en bavant de bonheur.

LEA était d’un caractère assez facile, jamais une dispute avec un autre chat, jamais une marque de jalousie vis-à-vis des nouveaux ou des chatons, jamais un marquage. Les seules fois où elle faisait ses besoins en dehors de la litière, c’était pour montrer qu’elle allait mal. Et, début novembre 2020, il a fallu l’hospitaliser en urgence car ses diarrhées ne cessaient pas. Pendant son séjour de 11 jours chez sa vétérinaire, elle a été adorable, câline, à l’aise comme chez elle. Son état s’est rapidement amélioré mais un mois plus tard, ce sont des ennuis respiratoires graves qui l’ont emportée.

Ici, LEA laissera l’image d’une chatte magnifique, très douce, facile à aimer. Elle faisait le bonheur de tous les visiteurs car elle ronronnait dès qu’on lui parlait. Ma petite poupée est partie doucement, calmement, discrètement pour un monde meilleur où ne règne plus aucune souffrance. On se reverra, mon ange et on se refera de gros câlins comme tu les aimais tellement. Repose-toi maintenant au milieu de tous les autres Chats Sans Toit qui sont partis au paradis blanc avant toi ! ...

 


« ...Tu verras, au bout du tunnel

Se dessiner un arc-en-ciel

Et refleurir les lilas

Tu as tant de belles choses devant toi…

Même si je veille d’une autre rive

Quoi que tu fasses, quoi qu’il t’arrive

Je serai avec toi, comme autrefois... »

(Françoise HARDY)

 

C'est le 21 avril 2015 que j’ai fait la connaissance de ce beau mec, fort, séduisant et surtout tout noir, comme je les aime !

Il était, et est resté, très peureux face à ce qui lui était inconnu.

Pendant les deux premiers jours passés, en chambre d’observation, il s’est caché dès qu’il entendait du bruit dans le couloir.

 

J’ai donc pris le parti de passer autant d’heures qu’il le faudrait, assise sur le fauteuil de la chambre, avec Féline (la maman de Jack) qui était arrivée le lendemain car elle s’était cachée le jour de leur déménagement, Colombine (la sœur de Jack) sur le bras du fauteuil et Boulette (l’aînée de la famille) sur le fauteuil à côté du mien. Pas de téléphone pour éviter les sonneries intempestives et stressantes, je leur parlais tout doucement, calmement, d’une voix sans aucune intonation pour ne pas le heurter.

Et j’ai eu ma récompense suprême : après environ 45 minutes, JACK est sorti de sa cachette, à pas de loup ; il a regardé les autres chats, m’a regardée, je lui ai rendu son regard en plissant les yeux (signe d’apaisement) et lui ai tendu la main au ralenti. Il s’est très lentement approché et l’a reniflée, puis il lui a donné un petit coup de tête, tout timide.

J’en ai pleuré de joie, d’émotion, de bonheur ! Et depuis ce jour, entre JACK et moi, c’était une histoire que je ne pourrais vous raconter car elle n’appartient qu’à lui et à moi, une histoire sans nom particulier, mais énorme de confiance, de bonheur, aucun mot de notre si belle langue n’est assez fort pour traduire ce sentiment.

Durant les 5 ans passés ici, j’ai du, quotidiennement gérer son stress, ses peurs ; et c’est pour ça que le 27 mars 2019, JACK a rejoint Grisette dans sa chambre, du côté de la maison où sont hébergés les chats âgés, plus au calme.

Immédiatement, ces deux-là se sont trouvés, se sont appréciés. JACK n’a jamais été aussi détendu lorsqu’il vivait au living avec tous les autres chats.

 

Nos moments préférés : après avoir mangé (car JACK était un gourmet et gourmand), il arrivait sur le lit où je l’attendais.

En ronronnant, il se frottait à mon bras pour que je le caresse. Puis il sautait par terre et se roulait en boule pour que je lui gratouille le ventre. Grisette était, bien sûr, jalouse et lui montrait bien en passant et repassant près de nous. Alors, il m’abandonnait et la suivait, non sans m’avoir jeté un regard complice……….c’était quand même sa copine de chambre, après tout !

 

De multiples ennuis de santé l’ont fait décliner en moins de temps qu’il faut pour l’écrire. Pourtant, ce n’est pas faute de lui avoir acheté croquettes et nourriture spéciales, particulièrement adaptées à ses pathologies. Je lui avais aussi fractionné les repas (4 petits au lieu de 2 grands) pour une meilleure assimilation, des médicaments adaptés, des diffuseurs pour contrer son stress, etc…… Mais voilà !......Je voudrais tellement que tous mes chats soient éternels…. JACK, mon grand, mon beau mec, mon séduisant chat noir comme je les aime m’a laissée sur le bord du chemin avec ma peine plus qu’immense…et ce sentiment d’injustice au goût amer….Il avait encore tellement d’années devant lui…..

 

Un jour, on se retrouvera, mon grand, mon beau mec, mon séduisant fiston noir, et ce jour-là, je suis certaine qu’il m’accueillera en faisant son cumulet pour me donner sa boudine à gratouiller...

 

 

 


« ...Laisse-moi du temps

Pour m’habituer

A cet espace

Où tu as laissé

Tant de traces... »

 

 

Début mai 2007, j’ai reçu un appel d’une de nos membres, un appel au secours.

Ses voisins « collectionnaient » les chatons mais lorsque ceux-ci devenaient adultes, ils étaient jetés dehors comme de vieilles chaussettes trouées.

Une petite chatte avait particulièrement ému cette dame, elle avait à peine 3 ans, une tricolore foncée qui, malgré son jeune âge, avait déjà eu plusieurs portées de chatons,  « une chatte sans nom à l’avenir bien incertain » comme elle me l’a encore rappelé dernièrement. Cette petite poupée attendait encore des petits et la dame craignait que cela se passe mal, la petite était tellement frêle….

Elle voulait l’attraper, la faire stériliser puis trouver un endroit où elle pourrait, en toute sécurité, vivre sa convalescence.

La petite est donc arrivée chez moi le 9 mai 2007, lendemain de sa stérilisation,  et son hébergement était prévu jusqu’au 25 mai inclus.

Quand je l’ai vue j’ai eu un coup au cœur : petite, chétive, elle se déplaçait avec beaucoup de difficultés. Notre vétérinaire de l’époque a diagnostiqué une claudication due à un manque flagrant de vitamines et de sels minéraux.

Immédiatement, un traitement multivitaminé fut mis en place et la petite fut mise en isolement. Un amour avec les gens ! Elle était peureuse jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que la main qui se dirigeait vers elle servait juste à donner des caresses et pas des coups……..

Pendant cette quinzaine, difficile de ne pas l’appeler, mais comme elle n’avait pas de prénom, je l’appelais « fifille » et elle répondait immédiatement en miaulant. Encore beaucoup plus difficile, lorsque la date fatidique du départ fut arrivé, de me résoudre à la laisser retourner dans cet enfer où elle avait survécu.

J’ai alors proposé à la dame qui me l’avait confiée de la garder définitivement et, j’ai eu la chance qu’elle accepte ! OUF ! 

Son prénom, j’y avais pensé déjà depuis plusieurs nuits : DIANE !

Et DIANE a commencé une nouvelle vie au milieu de tous les autres Chats Sans toit de l’époque. Ses 3 années de galère avaient laissé des séquelles dans sa santé : elle souffrait régulièrement de gingivite chronique, rhinites, dermite, hot spot, cystite,etc….Elle avait mal commencé dans la vie, mais je me devais de lui donner tout le confort et le bonheur auquel elle avait droit, alors, on assurait.

Régulièrement aussi, il fallait remettre en route un traitement multivitaminé car elle recommençait à avoir des faiblesses dans les pattes inférieures, mais cela ne durait pas puisqu’elle était immédiatement suivie.

Elle avait quelques petits défauts (mais qui n’en a pas ?), et le principal était la jalousie. Lorsque DIANE était contrariée, elle le montrait en urinant juste devant moi, pour bien me faire comprendre que j’avais enfreint SES règles.

SA place préférée était occupée par un autre chat ? Elle urinait sur mon fauteuil ; si le matin je caressais un autre chat avant elle, elle urinait là où elle se trouvait, mais toujours en me regardant pour que le message soit clair. Il fut un temps où dès que quelqu’un entrait à la maison, je devais veiller à ce que son sac ne se trouve pas à portée de DIANE car il risquait d’être arrosé !

Mais malgré tout ça, elle était adorable et tellement confiante ! Lorsque, le soir, elle venait se blottir sur le dossier de mon fauteuil et se laissait glisser sur mes épaules, le roi n’était ni son cousin ni le mien ! Combien de fois me suis-je laissée  bercer par le doux ronronnement qu’elle laissait entendre ? Ce qui avait irrémédiablement pour conséquence que je m’éveillais au fauteuil à des heures plus que tardives. Lorsque DIANE était malade, c’est à moi qu’elle venait le montrer, confiante, en attente de compréhension, elle ne voulait que moi pour la soigner.

En février 2020, lorsque je m’aperçus que sa mâchoire avait enflé du côté droit, la peur s’empara de moi. Je ne sais pourquoi, moi qui suis d’habitude optimiste pour mes chats, je ressentais un creux, un gouffre en moi-même !

Le diagnostic est tombé froid comme un glaçon : tumeur sur la mâchoire. Celle-ci a rapidement pris de l’ampleur lui gonflant la joue, empiétant même sur le nez, la 3ème paupière a très vite recouvert entièrement l’œil. Heureusement, même si son champ de vision était considérablement réduit, elle ne se cognait pas, elle avait ses repères dans la maison. Ce qui me faisait plaisir c’est qu’elle avait gardé son appétit légendaire et que, même à la palpation, DIANE ne souffrait pas. Le traitement de confort lui a laissé deux mois de répit, pas plus….Un week-end de mars, en plein confinement dû au corona virus, il a fallu, en urgence, abréger ses souffrances, le gonflement était devenu énorme, la douleur est apparue de façon intense et les hémorragies ont suivi….

DIANE était la championne côté parrainages : à certains moments, elle a eu jusque 7 marraines ! Ce sont autant de personnes qui, aujourd’hui la pleurent comme moi. DIANE était exceptionnelle physiquement, mais aussi par les souvenirs qu’elle m’a laissés ; j’oublie les « mauvais » et je ne tiens à garder que les bons moments, les moments de bonheur, de confiance, de plénitude……

Et même si cette fin j’y étais préparée, elle m’a laissé un coup de glaive dans le cœur, une blessure qui aura du mal de cicatriser…

Veille sur nous ma DIANE !